Véronique Bérubé, Clinique le Roseau
Pourquoi Le Roseau?
Force ou souplesse ?
C’est le thème qu’aborde la fable de la Fontaine, « Le Chêne et le Roseau » :
Le Chêne un jour dit au Roseau :
« Vous avez bien sujet d’accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d’aventure
Fait rider la face de l’eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d’arrêter les rayons du soleil,
Brave l’effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l’abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n’auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l’orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
– Votre compassion, lui répondit l’Arbuste,
Part d’un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu’à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu’ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. « Comme il disait ces mots,
Du bout de l’horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L’Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu’il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts.
Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, Le Chêne et le Roseau
Faire preuve de flexibilité malgré les événements, c'est la plus grande des forces
Dans cette fable, le chêne est décrit comme un être rigide, imposant, puissant, dur. Alors lorsque les éléments de la nature s'animent et s'agitent, le chêne n'arrive pas à résister, il se déracine sans avoir plié et meurt.
Le roseau lui, a su absorber les chocs. Malgré son apparence frêle et fragile, il a su faire preuve de flexibilité, de résilience. Il a courbé l'échine, mais n'a jamais abandonné. Ça force tranquille lui a permis de demeurer debout malgré l'orage.